Afin de faire face aux difficultés majeures liées à la crise sanitaire et aux 9 mois cumulés de fermeture administrative sur 2020 et 2021, la société Flunch a sollicité l’ouverture d’une procédure de sauvegarde afin de se placer sous la protection du Tribunal de commerce. Après examen de cette demande, le Tribunal de commerce de Lille Métropole a ouvert une procédure de sauvegarde au bénéfice de la société Flunch par jugement en date du 29 janvier 2021. Après près d’un an de procédure, le ciel s’éclaircit pour la chaîne libre-service de restauration française. En effet, par jugement en date du 5 novembre 2021, le Tribunal de commerce de Lille a adopté son plan de sauvegarde.
Créée en 1971, l’enseigne Flunch est la première chaîne française de restauration en libre-service. Avant la Covid-19, Flunch servait plus de 55 millions de clients chaque année.
Dans le contexte de la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19, Flunch, enseigne incontournable de la restauration en libre-service en France, avait été contrainte de fermer ses 227 restaurants pendant plus de 9 mois, la privant ainsi de tout chiffre d’affaires. Après une baisse du chiffre d’affaires de près de 237 millions d’euros (-56%) en 2020 par rapport à 2019 et de 294 millions d’euros (-70%) en 2021 par rapport à 2019 du fait de la Covid-19, Flunch avait déployé un plan d’urgence dont la première phase consistait à demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde afin de faire face à des difficultés qu’elle ne pouvait surmonter seule tout en lui permettant de poursuivre son plan de transformation « Cap à 5 ans » déjà engagé. Ce plan visait notamment à régénérer la marque de restauration française autour d’un positionnement adapté aux nouveaux modes et lieux de consommation. Cette nouvelle approche a commencé à être testée sur le restaurant de Noyelles-Godault. Par jugement en date du 29 janvier 2021, le Tribunal de commerce de Lille Métropole a fait droit à cette demande.
Cette solution a permis à Flunch de « souffler » en termes de trésorerie en attendant la reprise de l’activité commerciale tout en menant à bien son plan de transformation « Cap à 5 ans ». Ainsi, 57 restaurants ont fait l’objet de recherches de solutions de reprises proposées aux collaborateurs, aux franchisés actuels ou à des repreneurs du secteur de la restauration. A l’heure actuelle, suite à la cession de 8 restaurants dont 5 en franchise, l’enseigne compte au total 105 restaurants intégrés et 65 en franchise.
Forte du soutien de ses équipes, de ses bailleurs, de ses banques et de son actionnaire, Agapes, ayant fourni d’importants efforts collectifs, le plan d’urgence mis en place en janvier 2021 a porté ses fruits pour Flunch, débouchant sur l’adoption d’un plan de sauvegarde le 5 novembre dernier. Agapes a déjà réinjecté 57 millions d’euros pour soutenir l’enseigne et prévoit également d’investir 135 millions d’euros pour financer le plan « Cap à 5 ans ».
Ce plan s’organise autour de 5 axes, (i) moderniser l’image de l’enseigne et des restaurants à travers un relifting de la marque et des lieux, (ii) créer de nouveaux univers et expériences clients avec l’ouverture de kiosques à thèmes à la façon des « food hall », (iii) faire des restaurants Flunch des lieux d’animation et de re-création du lien social au niveau local, (iv) développer de nouveaux parcours clients (commande et service à table notamment) et (iv) offrir une cuisine équilibrée et variée, autour de produits de qualité, au juste prix en proposant plus d’interactions avec des producteurs régionaux. « Ce redéploiement sera progressif et validé par des tests sur les restaurants afin d’évaluer les résultats et investissements nécessaires pour le généraliser » précise Guillaume Lecomte, Président de Flunch dans un communiqué.
Flunch se tourne donc vers l’avenir dans le but de conserver sa place d’enseigne incontournable de restauration en libre-service en France, en s’adaptant notamment aux nouveaux besoins de sa clientèle.
FHB (Hélène Bourbouloux, Benjamin Tamboise et Théophile Fornacciari) et BMA (Laurent Miquel et Thomas Bonvin) sont intervenues sur le dossier en qualité d’administrateurs judiciaires.
MJS Partners (Nicolas Soinne) et la SELARL PERIN BORKOWIAK (Yvon Perin) sont intervenues sur le dossier en qualité de mandataires judiciaires.
Flunch était conseillée par Simon Associés (Jean Charles Simon et Laure Warembourg en restructuring et Sandrine Richard en droit de la distribution et franchises), 8 Advisory (Paul Lederlin, Axel Raubert, Arthur Romelli et Victoire Sordet) ainsi que par Capstan (Bruno Platel) tandis que VP Strat (Véronique Pernin et José Saint-Georges) était son agence de communication de crise.
Par Caroline de Bonville