Par jugement du 29 avril 2020, le Tribunal de commerce de Nanterre a ouvert une procédure de redressement judiciaire au profit du géant de la plasturgie automobile, la société Novares.
La société Novares, issue de la fusion de Mecaplast et de la société américaine Key Plastics, est spécialisée dans la conception, l’usinage et l’assemblage de pièces, composants et systèmes en matière plastique à destination de l’industrie automobile. Initialement implantée en France, Novares est désormais présente dans 23 pays et compte 45 usines de production permettant de produire plus de 200 millions de pièces chaque année. Novares compte parmi ses principaux clients, des constructeurs automobiles tels que Dongfeng Peugeot-Citroën, PSA, Renault-Nissan-Dacia, Ford, General Motors, BMW et Volkswagen ainsi que des équipementiers assembleurs Tier 1 tels que Yanfeng Johnson Controls, Faurecia, IAC, Continental ou Visteon. La société a généré un chiffre d’affaires d’1,5 milliard d’euros en 2019 et emploie près de 12.000 salariés dans le monde.
Après avoir redresser le cap lors de la crise de 2008-2009, notamment grâce à la prise de participation de la BPI à hauteur de 15% et à la politique de croissance soutenue par l’actionnaire majoritaire le fonds Equistone qui a permis de doubler le chiffre d’affaires en sept ans, la société Novares fait aujourd’hui face à une crise de trésorerie sans précédent causé par la fermeture de la quasi totalité de ses usines, qui l’a conduit à se placer sous la protection du Tribunal de commerce.
C’est ainsi que par jugement du 29 avril 2020, le Tribunal de commerce de Nanterre a fait droit à la demande de la société et a ouvert une procédure de redressement judiciaire à son profit, fixant au 17 avril la date de cessation des paiements et désignant l’étude FHB (Hélène Bourbouloux) en qualité d’administrateur judiciaire et l’étude C.Basse (Christophe Basse) en qualité de mandataire judiciaire.
Selon Pierre Boulet, directeur général de la société, 115 millions d’euros serait nécessaire au redémarrage de la production d’ici fin mai. Un projet de plan de continuation serait à l’étude auprès des actionnaires et des banques créancières mais l’option d’une cession n’est pas pour autant à exclure. Le Tribunal de commerce de Nanterre étudiera les solutions proposées à la fin du mois de mai. Affaire à suivre…
Par Pauline Vigneron