Vienne : Après Saint Jean Industries, la Fonderie du Poitou Fonte, fabriquant de carters et culasses pour l’industrie automobile, a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Poitiers. Le Tribunal se donne 3 semaines pour trouver un repreneur et aligne le calendrier des deux fonderies selon France Bleu.
Le diesel n’a pas fini de nous faire tousser. C’est peu après l’ouverture du redressement judiciaire de la Fonderie Saint-Jean Industries Poitou, qui emploie plus de 300 salariés, qu’une nouvelle fonderie, qui emploie environ 400 salariés, dépose à nouveau son bilan. Les deux fonderies se connaissent bien, puisqu’elles sont issues d’une scission qui a été opérée au début des années 2000.
Jérôme Rubinstien qui l’avait rachetée en 2017 avait réussi à amorcer le redressement de la fonderie. Celle-ci était en effet revenue à l’équilibre en 2017, mais c’était sans compter sur l’apparition de la crise du diesel en 2018. Un premier PSE a alors été mis en place, en vain. La direction avait demandé le 1er février son placement en redressement judiciaire.
Un passé lié, un avenir commun
Il semblerait bien que l’avenir des deux fonderies soit de repartir ensemble. C’est en tous cas ce que souhaiterait le Tribunal de commerce de Poitiers qui aurait fixé la même date limite de dépôt des offres selon France Bleu et ce qu’auraient demandé les salariés lors de leur manifestation de vendredi. Liberty House, seul candidat repreneur en lice pour Saint Jean Industries, n’exclurait pas, selon le journal Capital, de reprendre les deux sites. Cependant, le britannique a besoin d’obtenir des garanties de volumes par Renault, principal donneur d’ordre.
Renault, qui a fort à faire en ce moment, revient donc sur le devant de la scène, puisqu’il lui est demandé soit de s’engager sur un volume de commandes, soit de se porter candidat repreneur.
Une fonderie de plus dans la tourmente qui pourrait être rejointe par d’autres, la France ayant, comme chacun sait, fait le choix de développer l’industrie du diesel il y a quelques années. Comme il est souvent rappelé, 15.000 emplois seraient menacés sur cette filière.
Par Cyprien de Girval