Manoir Pîtres, filiale du groupe Manoir Industries spécialisé dans la transformation des métaux, a sollicité la protection du Tribunal de commerce dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire en février 2021 à l’image des six filiales du Groupe. À la recherche de repreneurs, le suspense autour de la reprise des filiales du Groupe était grand, les salariés naviguant alors entre inquiétude et incertitudes. C’est en octobre 2021 que le sort de Manoir Pîtres et de ses salariés a été scellé, la filiale étant refinancée par son actionnaire, le fonds d’investissement de Hong-Kong CAM SPC.
Manoir Industries est un groupe international spécialisé dans la transformation des métaux depuis cent ans dont la première usine a été érigée en 1917 au lieu-dit le Manoir à Pîtres. Manoir Industries développe des alliages et exploite des procédés pour la fabrication de pièces métalliques moulées, forgées et chaudronnées à haute performance et d’ensembles complexes pour les marchés de la pétrochimie, du nucléaire, de l’extraction du pétrole et du gaz, des équipements de construction et de mines, de l’énergie, de la défense, de la sidérurgie et de l’aéronautique. Une solide réputation d’expertise technique lui a permis de se construire une notoriété industrielle mondiale au service de ses clients.
Manoir Industries est implanté en Europe, en Asie et au Moyen Orient avec des sites de production et des ateliers d’assemblage. Le groupe possède des bureaux de représentation partout dans le monde. Le 28 février 2013, le groupe chinois Yantai Taihai devient l’actionnaire de référence de Manoir Industries. Yantai Taihai et son partenaire Manoir Industries depuis plus de vingt ans avaient su tisser des liens de confiance mutuels, permettant cette transaction riche de potentiel. En juin 2020, le fonds d’investissement de Hong-Kong CAM SPC est devenu l’actionnaire unique de Manoir Industries suite aux difficultés rencontrées par Yantai Taihai. Le Groupe employait plus de 1000 salariés en France. Aux termes d’une ordonnance rendue sur requête par le Président du Tribunal de commerce de Paris en date du 3 décembre 2020, Thevenot Partners (Christophe Thevenot) a été désignée en qualité d’administrateur provisoire de Manoir Industries. Alors en état de cessation des paiements, les filiales ont une par une sollicité le bénéfice d’une procédure de redressement judiciaire auprès des tribunaux de commerce de Paris et Rouen.
C’est dans ce contexte que Manoir Pîtres, filiale la plus importante du groupe Manoir Industries employant 438 salariés, a été placée sous la protection du Tribunal de commerce de Paris dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire par jugement du 25 février 2021. Son plan de redressement vient d’être adopté par jugement du 15 octobre 2021. Ce plan, porté par le fonds d’investissement de Hong-Kong CAM SPC, son actionnaire, prévoit notamment le maintien de l’ensemble de l’effectif du site opérationnel. Par ailleurs, l’actionnaire prévoit d’investir 50 millions d’euros dont environ 20 millions ont déjà été versés.
À l’image des plans de cession qui ont déjà permis les sauvetages massifs d’ACPP reprise par Fives Norton, de C.T.I – A.C.D.N reprise par JD Corp Monteiro ou encore de Manoir Bouzonville reprise par Setforge, un nouveau chapitre s’ouvre pour Manoir Pîtres. Au delà de Manoir Pîtres, le Tribunal de commerce a également homologué le plan de redressement de la société holding, Manoir Industries.
Abitbol & Rousselet (Frédéric Abitbol) et A.J.I.R.E (Erwan Merly) sont intervenues sur les dossiers en qualité d’administrateurs judiciaires et ont été nommés commissaires à l’exécution du plan.
Les Mandataires (Christophe Basse) et AXYME (Jean-Charles Demortier) sont intervenues sur le dossier en qualité de mandataires judiciaires.
Le Groupe Manoir Industrie était assisté par Marvell Avocats (Philippe Berteaux) et PwC (Olivier Marion et Xavier Bertrand)
CAM SPC était conseillé par Alvarez & Marsal (Thomas Marcorelles, Tarek Hosni, Pierre Ruffin et Emmanuel Poggi) ainsi que par DLA Piper (Caroline Texier et Mehdi Abdelouahab), Versini-Campinchi Merveille & Colin (Alexandre Merveille) et Proveho Advisory (Jean Loup Rousseau).
Par Caroline de Bonville