Par jugement du 12 décembre 2019, le Tribunal de commerce de Marseille a ouvert une procédure de redressement judiciaire à l’égard de la société Alteo Gardanne, leader mondial dans la production d’alumines de spécialité.
Fondé en 1894, le groupe Alteo est une industrie française développant des produits de haute technologie, dont le siège social est situé entre Marseille et Aix-en-Provence. Berceau historique de l’extraction de l’alumine à partir du minerai de bauxite, le groupe Alteo est devenu aujourd’hui le premier producteur mondial d’alumines de spécialité. La holding Alteo du groupe détient l’usine rouge de Gardanne ainsi qu’une dizaine de filiales commerciales et techniques dans le monde.
A la suite de difficultés financières et, notamment un effondrement de la demande, la société Alteo a déposé une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de commerce de Marseille, qui a ouvert une procédure de redressement judiciaire à son égard le 12 décembre 2019. Les études Ajilink (Frédéric Avazeri) et AJRS (Philippe Jeannerot) ont été désignées ès qualité d’administrateurs judiciaires et les études Louis-Lageat (Jean-Pierre Louis) et Les Mandataires (Vincent de Carrière) ont été désignées ès qualité de mandataires judiciaires.
Durant l’été 2020, plusieurs offres de reprises avaient été déposées au Tribunal. Courant novembre, plus que deux offres étaient en lice :
-
Celle du groupe de logistique United Mining Supply (UMS), implanté en Guinée. Le groupe propose le rachat de la totalité des parts de la holding Alteo, ainsi que la reprise de l’intégralité des salariés, soit 480 personnes.
-
Celle de la société Alto, créée par Alain de Krassny, industriel repreneur de Kem One et président de Donau Chemie, ainsi que par Xavier Perrier, ancien directeur des opérations chez Alteo.
Cependant, lors de l’audience du 8 décembre, la société Alto a décidé de retirer son offre. Seule l’offre d’UMS demeure donc. L’objectif de ce dernier candidat à la reprise est de mettre en service un nouveau four de fabrication d’alumines, afin de doubler ses capacités dans le secteur. Par ailleurs, le candidat souhaite également arrêter l’importation de bauxite, ce qui pourrait entrainer la perte de 98 emplois.
Le Tribunal de commerce de Marseille rendra sa décision le 7 janvier 2021.
Par Agathe Caquineau